Réduire son empreinte carbone avec le Green IT

Selon son utilisation, le numérique représente près de 20% de l’empreinte carbone totale d’un individu, et jusqu’à 30% de celle des entreprises. Suite à une prise de conscience de cet impact, le Green IT, ou numérique responsable, est apparu. Son objectif est de rendre l’usage des technologies de l’information (TIC) plus respectueux de l’environnement et ainsi, de contribuer à réduire l’empreinte écologique des entreprises et des particuliers qui les utilisent. Plusieurs pratiques existent et peuvent être mises en place à chaque étape du cycle de vie des outils numériques.

L’impact du numérique aujourd’hui

Le numérique représente aujourd’hui près de 5% des émissions de gaz à effet de serre. Ce taux ne cesse de croître et dépasse même celui de l’aviation civile. En France, le numérique contribue à 52% de l’épuisement des ressources rares, 28% des radiations ionisantes et 11% du potentiel de réchauffement climatique.

80% de l’impact du numérique provient de sa fabrication, et les 20% restants sont issus de son utilisation nous informe Corentin Jechoux, développeur back-end freelance LeHibou, expert et formateur Green IT.

Cet impact est non négligeable et contribue ainsi au réchauffement climatique. C’est dans ce contexte qu’est né le Green IT, avec l’objectif de réduire la consommation de ressources, d’énergie, et de diminuer l’impact négatif sur le vivant et le non vivant.

Il est donc primordial de repenser le modèle économique, social et environnemental afin de répondre à une démarche de développement durable.

Le Green IT, c’est quoi ?

Le Green IT (numérique responsable en français) est généralement défini comme l’ensemble des technologies de l’information (TIC) permettant de réduire les effets nocifs de l’activité humaine sur l’environnement.

On distingue tout de même deux parties distinctes :

  • Le Green for IT, qui désigne les technologies permettant de diminuer l’empreinte carbone, de réduire les émissions de gaz à effet de serre, ou encore la consommation énergétique d’une entreprise.
  • L’IT for Green, qui regroupe les principes socio-économiques adoptés permettant d’assurer la transition énergétique.

Pareillement, on retrouve plusieurs phases dans le Green IT :

  • Le Green IT 1.0, qui vise à réduire l’impact écologique du numérique. L’informatique ici tend à adopter une démarche d’éco-conception.
  • Le Green IT 1.5, qui vise à adopter une démarche RSE au sein de l’entreprise. L’objectif est à la fois de réduire l’impact écologique des TIC, et de les utiliser dans le cadre d’une politique environnementale interne. Le but étant de concevoir un SIDD (Système d’Information Développement Durable).
  • Le Green IT 2.0, qui consiste à utiliser les TIC contre la pollution numérique. L’objectif est de repenser le modèle économique et comportemental de manière plus responsable et de développer des solutions durables.

En plus de ces 3 phases, on retrouve également deux autres aspects inclus dans le Green IT :

  • L’IT for Good, qui consiste à mettre les TIC au service d’actions sociales et humanitaires.
  • Le Fair IT, qui vise le respect des droits des employés et de l’éthique.

Réduire l’empreinte carbone des développements web

Corentin Jechoux nous explique qu’en tant que développeur, il est possible de créer des programmes informatiques plus responsables. En effet, un programme conçu par un développeur influe sur le type de matériel ou d’architecture utilisé. Il est donc possible de diminuer l’impact que ce programme peut avoir dès sa conception.

Pour cela, il peut être intéressant de réaliser une analyse du cycle de vie afin d’évaluer l’impact environnemental du logiciel. Cette analyse tient compte des flux entrants et sortants, de la conception à la fin de vie du produit.

Par exemple, dans le choix des datacenters, il convient de vérifier leur source d’énergie, leur efficacité énergétique ou encore s’ils possèdent des certifications vertes. Aussi, il est recommandé de vérifier la localisation géographique de ces datacenters. En effet, les transferts de données sur de longues distances sont plus consommateurs d’énergie. De plus, les politiques et régulations environnementales de certains pays peuvent parfois compenser cet impact lié à la distance.

De plus, 80% de l’impact des sites web vient de la partie front-end, nous explique Corentin Jechoux.

Ce dernier nous donne également quelques conseils sur les pratiques à mettre en place pour réduire l’impact du numérique sur divers aspects tels que le scaling, le shifting, le temps de réponse, le framework ou encore l’auto-conception. Vous pouvez retrouver ses conseils via le replay de notre webinar « Green IT ou éco-conception des services numériques ».

Les bonnes pratiques du Green IT

Pour limiter l’impact environnemental des TIC, il est essentiel de tenir compte de l’analyse du cycle de vie de chaque produit et service. Il convient également de se tourner vers des produits ayant un indice de réparabilité suffisamment élevé (un indice de 9 idéalement).

Il faut évidemment prendre en considération l’ensemble des aspects environnementaux, mais aussi des aspects sociaux.

Plusieurs stratégies peuvent également être mises en place pour adopter une démarche numérique responsable. Parmi elles, on peut retrouver la mise en veille ou l’extinction automatique des appareils lorsqu’ils sont inutilisés, ou encore la sensibilisation à l’empreinte écologique des TIC.

Enfin, il faut prendre garde à ne pas tomber dans l’effet Rebound. Ce dernier désigne le fait que plus on améliore l’efficacité d’une ressource, plus sa consommation est susceptible d’augmenter.  

Il revient donc à chacun de prendre les initiatives nécessaires pour limiter l’empreinte carbone liée à ses usages du numérique, et ainsi participer activement au développement durable.

0 Shares:
Ne Manquez Pas