“Moi, femme, freelance et sénior dans l’IT !” La parole à Nathalie Gey

Nahalie livre ses meilleurs conseils freelance sénior pour durer dans l'IT

Nathalie est retraitée depuis peu. Mais loin d’elle l’idée de se reposer ! À 64 ans, elle a choisi désormais d’utiliser ses compétences IT en freelance au service des autres et a rejoint le mouvement Tech for Good. Et en parallèle, elle poursuit son activité de Chef de projet IT sénior en mode freelance.

Femme, freelance et sénior dans l’IT, elle revient pour LeHibou sur sa carrière et son expérience personnelle.

Son parcours

Nathalie a commencé sa carrière IT dans les années 80 en secteur bancaire. À cette époque et dans ce domaine, les femmes y étaient selon elle plus largement représentées et les conditions favorables. Pendant plus de 13 ans, elle y intervient en tant que Chef de projet et Responsable de la gouvernance technique des programmes au sein du LCL. Début des années 2000, elle lance sa propre entreprise mais l’aventure s’arrête au bout de 3 ans. Elle poursuit alors son parcours dans le secteur pharmaceutique à Toulouse chez Pierre Fabre. En tant que Responsable Qualité SI cette fois ! Nathalie prend ensuite un congé sabbatique et se lance en freelance. L’occasion de rejoindre d’ex-collègues dans la création d’une startup dans le conseil et la gouvernance IT. À 49 ans, son âge n’est pas un problème mais dans les missions qui suivent, elle y constate un environnement bien moins mixte.

8 missions de chef de projet IT et 15 plus tard, elle a décidé de prendre sa retraite. Pour “du bon”, c’est certain ! Puisqu’elle a rejoint depuis le mouvement Tech for Good et partage désormais son temps entre missions IT ponctuelles en freelance et missions bénévoles.

40 ans de carrière dans l’IT : ses conseils pour durer

Avec 40 ans de carrière, on peut dire que Nathalie a vu le monde de l’entreprise évoluer et les technologies se métamorphoser et le freelancing se développer. Pour elle, “il y a des métiers où la séniorité peut être mise en avant”. L’IT en fait partie. Et elle a accepté de nous livrer ses conseils pour une carrière pérenne et valoriser le statut de sénior.

Conseil N°1 : se former en permanence

Rester curieux tout au long de sa carrière est, pour elle, la règle N°1.

Il n’est pas évident de maîtriser tous les secteurs d’activité, tous les sujets. Par contre, il est possible de se former. Avant chaque mission IT, Nathalie se prépare donc en amont. Et quand on est freelance, on parle même plus souvent d’autoformation.
Son dernier sujet de recherche en date ? “Comment on est passé des systèmes experts appelés SIAD (Système d’aide à la décision) à l’IA d’aujourd’hui type CHATGPT”. Via un MOOC – ces formations interactives en ligne accessibles à tous, elle a étudié l’évolution de l’Intelligence Artificielle à travers les décennies.

Mais aussi, elle ne garde jamais loin les sujets liés au développement durable. Pour elle, le Green IT sera la compétence de demain. “Aujourd’hui, on en parle beaucoup mais on est plus dans une culture de la sensibilisation. Il faudra demain concevoir des sites web sobres ou bien encore concevoir des systèmes dans un cadre intégrant tous les critères sociaux, éthiques, économiques et environnementaux, pas seulement la sobriété. Et cela fera partie intégrante des stratégies d’entreprise.”

La sobriété numérique est donc, selon elle, un des sujets à suivre de près pour les années à venir pour tout professionnel de l’IT. Et ce, au même titre que la prise en compte dans l’IT de la diversité, de l’accessibilité, du respect de l’humain, et de la citoyenneté.

Conseil N°2 : (bien) identifier son marché

Les technologies et formations des jeunes diplômés ont beau très vite évoluer, la réalité en entreprise en est parfois toute autre. En tant que freelance, il est parfois tentant de se disperser pour essayer de viser un marché plus large. Or, bien identifier son marché et capitaliser sur ses compétences et expertises niches, est l’atout qui fait toute la différence. “Par exemple, aujourd’hui, il y a des experts IT qui programment sur COBOL. Cela peut faire sourire certains ! Mais il y a encore bien des entreprises (des banques notamment) qui ont au cœur de leurs systèmes du COBOL et donc des vrais besoins. Et en 2023, on peut dire qu’on est sur des expertises rares.” Ces experts-là, séniors, ont une véritable valeur sur le marché. Savoir affirmer ses compétences est la clé pour ne jamais manquer de mission.

Conseil N°3 : se faire confiance

Ce 3ème conseil surfe sur les 2 précédents. En tant que sénior sur son domaine, s’il est important de se former continuellement pour ne jamais être dépassé, il est primordial d’asseoir aussi son expérience qui est une plus-value significative. On ne peut pas faire table rase du passé en entreprise. Et finalement, on se rend compte que les normes n’évoluent pas aussi vite que les technologies. Les séniors ont une vraie carte à jouer sur ce point. Ils sont en capacité de faire la passerelle entre la société et les entreprises dans cette évolution folle des technologies. Nathalie raconte : “Pour citer un exemple précis, j’ai commencé ma carrière en travaillant en cycle en V. Aujourd’hui, les nouvelles méthodes reposent sur du scrum. Mon atout, c’est de connaître les deux. Effectivement toutes les startups d’aujourd’hui développent leurs projets en méthodologie agile. Les réglementations européennes, les normes ISO, elles, sont toujours basées sur du cycle V notamment dans le domaine IT des life sciences (médicaments, dispositifs médicaux, santé). Donc pour pouvoir valider certaines étapes clés ou pour obtenir certaines certifications, il est indispensable d’avoir la compréhension des 2 méthodes.”

Être sénior dans l’IT, c’est avoir de l’or entre les mains. Ces 40 dernières années ont été si riches de transformation digitale que les séniors ont un rôle de mentor taillé pour eux. “Les chefs de projet ont vécu l’âge où la technologie et les systèmes étaient plus basiques. Ils leur permettaient d’exercer plusieurs métiers à la fois concepteur, architecte, développeur, testeur, intégrateur…. Cette expérience leur permet aujourd’hui d’avoir des rôles de facilitateur et d’accompagner des juniors, qui ont souvent “la tête dans le guidon” !” Le tout est d’en être conscient et de savoir le mettre en avant.

Alors, se lancer en freelance sénior en fin de carrière, bonne ou mauvaise idée ?

Pour Nathalie, la réponse est toute vue : “On choisit ses clients, on manage son temps et c’est beaucoup plus valorisant. Et de rajouter : “Un salarié de plus de 55 ans, il se retrouve souvent au placard. Si c’est le cas, soit il attend son plan social, soit il se prend en main et il peut chercher à vendre ses compétences. En entreprise, on prend un freelance pour ses compétences et pour son expérience. Alors plutôt que d’être dans un “placard à balai”, c’est aussi pour moi le choix de la valorisation.”

Vous êtes sénior et hésitez à vous lancer en freelance ? Parlons-en !

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