No-Code : la fin du métier de développeur ?

Le No-code peut-il remplacer le métier de développeur ?

C’est un fait. Le No-Code fait de plus en plus parler de lui. 

La pandémie n’y est pas étrangère. En effet, durant celle-ci, le no-code a été plus que jamais plébiscité par les entreprises pour développer rapidement des solutions digitales et répondre au contexte.  

Mais est-ce réellement si nouveau que ça ? Et surtout va-t-il y avoir un impact à terme sur le métier de développeur ? 

Pour nous, Julien Vacher, formateur et expert freelance no-code LeHibou, a fait un point sur le sujet. 

C’est quoi le no-code ? 

De façon très simple, le No-Code c’est un ensemble d’outils qui permettent de créer des applications digitales sans écrire une seule ligne de code. 

Aujourd’hui, il existe plus de 500 applications dites “no-code”. Mais pas toujours facile de comprendre à quoi sert chaque outil et à quel usage il se destine. 

Julien Vacher, notre expert no-code, utilise pour sa part Bubble pour créer des applications de A à Z et Make pour l’automatisation des processus. Grâce au 1er outil, il peut intervenir aussi bien sur la partie frontend que la partie backend. 

Le no-code, c’est vraiment nouveau ? 

La réponse de Julien : “Non, au risque de vous décevoir, cela n’a rien de récent ! Mais… il s’est effectivement popularisé récemment.” 

Le no-code existait donc avant même qu’on en ait eu vent. Pour Julien, l’explication est simple : “les éditeurs de logiciels ont toujours voulu rendre leurs interfaces plus faciles d’utilisation. Le meilleur exemple est WordPress. La plupart des sites sont développés sur WordPress et des modules tels qu’Elementor permettent de faire du no-code depuis 2016.”

Quant à sa date de création exacte, pour notre expert no-code, ce n’est pas très précis. “On peut dire qu’il est apparu avec l’amélioration des interfaces graphiques. Si on revient à l’origine, le code était exécuté via un terminal qui était réservé uniquement à des développeurs. Il paraissait inimaginable de rendre cela accessible au grand public. Et pourtant, à l’époque, des ingénieurs chez Xerox ont imaginé un bureau avec des icônes et ont créé ainsi la première interface graphique.” 

Depuis, le no-code a grandement évolué. Il a d’abord permis la création de site Internet rapidement. Aujourd’hui, le véritable changement est que certains outils permettent la création de base de produits techniques, de logiciels, d’applications métiers de plus en plus poussés, dépassant le simple site Internet.

No-code et entreprises, les usages en 2022 

Une utilisation qui n’est pas réservée aux startups

No-code et startup sont souvent assimilés. En effet, les startups, ayant besoin de créer rapidement de nouvelles idées, de tester un marché ou de créer la version zéro d’un projet, ont eu jusque là plus facilement recours au no-code. Il existe d’ailleurs de véritables succès de startups ayant utilisé ce type d’outils. 

Mais pour Julien, l’usage n’est pas réservé aux startups car “les outils ont vraiment évolué. Ils supportent désormais une traction et sont de plus en plus sécurisés. À titre d’exemple : L’un des clients d’Unqork est Goldman Sachs. Autant dire que pour eux plus que pour n’importe quelle entreprise, la question  de la cybersécurité est clé.” 

Les outils no-code s’adressent donc aujourd’hui aussi bien aux startups qu’aux PME et grands groupes qui cherchent plus d’agilité, à digitaliser certains process ou à transformer leur entreprise plus rapidement et plus facilement.

Un travail d’accompagnement nécessaire auprès des entreprises

Aux États-Unis, le no-code fait partie du paysage depuis 5 à 10 ans. 

En France, pour Julien, on est encore au début. “C’est déjà très utilisé par les startups, à Station F et dans les grands incubateurs. Le no-code commence aussi à être utilisé dans les grands groupes, notamment pour apporter plus d’agilité.”

Toujours selon lui, il reste tout à faire pour le faire découvrir aux PME et TPE, pour les aider à créer de nouvelles opportunités et leur donner accès à la possibilité de se digitaliser. “Ce qui n’est pas forcément aussi facile pour ce type d’entreprise avec la pénurie de développeurs actuelle en France.”

Les tendances actuelles

Sans grande surprise, les grandes tendances actuelles en entreprise tournent toujours autour des notions d’agilité. L’objectif pour les entreprises étant de pouvoir créer des produits rapidement et facilement itérables. 

Parmi les différentes catégories d’outils no-code, certains outils de création comme Bubble permettent de développer des logiciels et applications métiers de plus en plus complexes.

On voit également émerger les outils no-code d’automatisations tels que Zapier, Make (anciennement Integromat) qui permettent de relier les outils entre eux facilement. Ils aident à gagner en efficacité en évitant une saisie multiple de la même donnée dans différents outils et d’automatiser de nombreux process métier. 

Pour conclure

Vous l’aurez compris, le no-code est loin de vouloir remplacer le métier de développeur. D’ailleurs, sans développeur pour les développer, il ne peut y avoir d’applications no-code. 

Julien y voit, quant à lui, une avancée positive pour les entreprises : “Le no-code apporte une meilleure collaboration entre les équipes métier et les équipes Tech. Il permet aux équipes Tech de se recentrer sur les véritables enjeux et les véritables missions de leurs fonctions et de se consacrer aux missions plus complexes et plus techniques.”

Des points positifs de bonne augure et c’est tant mieux. Car, les tendances du marché indiquent quoi qu’il en soit une volonté forte des entreprises de développer son utilisation dans leurs organisations.

Qui est Julien Vacher, formateur et consultant freelance no-code ? 

Loin de l’environnement tech au départ, Julien est issu d’une formation d’école de commerce. “J’ai toujours voulu entreprendre, monter mon entreprise. Dès l’école, j’ai intégré une Junior-Entreprise pour réaliser des études auprès d’entrepreneurs et les aider dans la création de leur business.” 

Tout naturellement, au cours de ses études, il fait ses premières expériences dans l’audit et  le conseil en management. Ainsi, il se confronte à de nombreuses problématiques métier et participe à ses premiers projets de transformation digitale. “Mais j’avais toujours cette envie d’entreprendre. Je ne voulais pas seulement donner des conseils. Je voulais être au cœur de la réalisation technique de projets à taille plus humaine. Et très vite, mes premières expériences m’ont amené à découvrir les outils no-code. Je me suis formé dessus complètement en autodidacte, en parallèle de mes cours. Notamment en créant un ERP destiné à ma Junior-Entreprise entièrement en no-code sur Bubble. 

Puis, de fil en aiguille, j’ai réalisé mes premières missions en freelance. Au départ des missions no-code  simples puis de plus en plus complexes.” 

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